Kotonaru Portrait de mon sensei en sept tableaux
Comment raconter mon Yann Dedet en images ? Comment filmer notre amitié ? Au panthéon du cinéma français, on parle souvent de lui comme s'il était le montage fait homme. Je n'aime pas cette vision patrimoniale : la révérence et la fossilisation me dérangent. Montrer l'artiste, l'artisan, ne m'intéresse pas. On les trouvera dans la voix de ses livres, le rythme de ses films. C'est la personne qu'il s'agit de voir. Ce que c'est d'être lui. Sa différence. Son for intérieur, sa présence au monde, plutôt que sa chambre créatrice ou son atelier. Du karaté aux kanjis, ce qui m'impressionne chez Y2D, au propre comme au figuré, me projette vers le Japon. Chez lui, pour moi, le spirituel et le physique ne font qu'un. Il est un maître de vie, à la fois guide et confident. En l'admirant sur une échelle, en kimono, au milieu de ses livres, flâneur entre les arbres nus, parlant la langue des chats, intercesseur des choses étranges, je devine vers où il faut aller. Julien Suaudeau (avril 2023)
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