L'Ultime dissonance
Des chuchotements aimantent les craquelures de la terre. La parole glisse le long de la colonne vertébrale métallique de la ville (Los Angeles, San Francisco peut-être). Une stridence défait les perspectives, la mort ambulance promène son cri mécanique. Henry Miller raconte, se raconte d’une voix rocailleuse, inaudible parfois, au bout de laquelle il y a toujours le rire. Un rire en contredire, car il n’y a rien à dire. Les mots ne sont que des résonances, l’écho dilaté d’un vivre éclaté. Au creux des mots il y a la transparence glauque d’une réalité diluée à déchirer, le sourire factice du sordide à farder jusqu’à l’outrance. Il y a la main tendue du désir à reformer sur l’au-delà d’un sexe. Il y a. Toujours, toujours, d’un mot à l’autre, il y a la vie à faire crépiter jusqu’à. L’ultime dissonance, cette raclure de vie coagulée dans l’élan d’un dernier cri.
Mot-clé: